Modifications climatiques et mouvements de population


Ci-dessus: gravure du Messak (Libye)

Sans vouloir systématiquement lier tous les grands événements de l’histoire de l’humanité à des variations climatiques et sans dire que "c'est le climat qui fait l'Histoire" (Hsü 2000), des changements aussi importants que le réchauffement Holocène qui survint à partir de 10.000 bp et que l’Aride mi-Holocène qui domina le climat saharien vers 6900 bp, ou que celui appelé « 4000 BP Event » par les climatologues, qui dura de 4400 à 3800 bp et qui correspond au Sahara à l’Aride post-Néolithique, sont de nature à avoir suscité d’importantes réactions chez les populations locales. Ces grands événements, sensibles à l’échelle mondiale, sont notamment révélés par les variations de la luminosité solaire (Perry & Hsü 2000, fig. 2), les modifications du niveau marin (Ters 1987), et la quantité de lacs présents au Sahara (Petit-Maire 2002 : 74) ; or tous sont bien de nature à avoir, sinon déclenché, du moins fortement encouragé d’importants mouvements de population. Les sécheresses prolongées, dont les archives climatiques naturelles conservent le souvenir, impliquent des réponses culturelles révélées par les archives humaines ou mises au jour par les archéologues. On a ainsi pu montrer le rôle primordial de certaines périodes de "méga-sécheresses" dans la chute de plusieurs civilisations, particulièrement en Mésopotamie, où l'empire d'Akkad s'écroula vers 4170 ± 150 BP par suite d'une aridification abrupte qui dura environ trois siècles ; et en Amérique du Nord, où les Anasazi (ancêtres des Amérindiens Pueblo) abandonnèrent leurs villages à cause des 26 années de "Great Drought" qui sévirent en Amérique du Nord à partir de l'an 1280; de même, l'écroulement de l'empire Maya Classique a pu être mis en relation avec l'établissement de conditions particulièrement arides dans la péninsule du Yucatán entre 1300 et 1100 BP (deMenocal 2001).


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