L'apparition de la poterie au Sahara coïncide avec le réchauffement holocène



Dès le début de l'Optimum climatique surviennent des populations néolithiques de cueilleurs-chasseurs qui vont très rapidement mettre à profit les environnements nouveaux pour réoccuper les zones du Sahara central anciennement abandonnées (fig. 2), ainsi qu'en témoigne, par exemple, le nombre des dates 14C des niveaux anthropiques des abris de l'Akukas en Libye (Cremaschi & Zerboni 2003). Parmi ces gens figurent les porteurs de poteries qui sont parmi les plus anciennes du monde, précédées seulement par celles de la culture Jômon du Japon – qui apparaissent à la fin du Pléistocène (Leroi-Gourhan 1997 : 561)–, mais précédant elles-mêmes d'au moins deux millénaires les céramiques du Croissant Fertile – qui ne se manifestent qu'aux environs de 8000 BP (Cauvin 1997: 22-23). En effet, au Sahara, les plus anciennes poteries connues ont certainement plus de dix mille ans, et ont été trouvées au Niger (à Tagalagal, de 10500 ± 780 BP à 9820 ± 780 BP, et dans l'Adrar Bous à 10500 ± 750 BP et 9530 ± 730 BP). Des dates moins anciennes témoignent de l'expansion de cette technique, d'abord en Algérie – au Tassili n-Ajjer (à Ti-n-Hanakaten: 9420 ± 200 BP) et dans la Tefedest n-Ahaggar (Abri Launay: 9210 ± 11 BP)–, puis en Libye, dans l'Akukas (Wa-n-Tabu : 8950 ± 55 BP, Wa-n-Afuda : 8790 ± 93 BP, Ti-n-Torha Est : 8640 ± 70 BP) (Roset 1983, 1996-a, 1996-b ; Mori 1998: 56).


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